LETTRE OUVERTE
A
H.E. MOUSSA FAKI MAHAMAT
CHAIRPERSON
AFRICAN UNION
&
S.E. ANTONIO GUTERRES
SECRETARY GENERAL
COMMISSION UNITED NATIONS
&
S.E. Michelle BACHELET
United Nations High Commissioner for Human Rights
Office of the United Nations in Switzerland
EXCELLENCES MESSIEURS LES PRESIDENT, SECRETAIRE GENERAL & HAUT COMMISSAIRE :
Ce n’est plus un secret de polichinelle que les étudiants africains et les immigrés noirs sont confrontés au racisme en Ukraine et aux frontières de la Pologne. En fait, les étudiants africains et les immigrants noirs en Ukraine sont bloqués ou poussés à l’arrière de la ligne de train alors qu’ils tentent de fuir la guerre en Ukraine. Être noir est difficile dans le monde d’aujourd’hui, que ce soit en temps de paix ou en temps de guerre. Le monde est à juste titre solidaire de l’Ukraine durant ce conflit politique alors que tant de nations étaient en guerre depuis belle lurette et d’ailleurs, le mouvement migratoire reste un business très lucratif pour certaines nations, hélas ! Et le fait que personne ne semble suffisamment intéressé ou compatissant pour aider la communauté noire ou les étudiants bloqués dans la zone de guerre me rend profondément triste.
Qu’on se le dise, les économistes utilisent leur temps précieux pour avertir que la guerre en Ukraine pourrait faire grimper les prix du pétrole et accroître l’inflation en Afrique. Est-ce la chose la plus importante à craindre au monde ? Des vies humaines sont en jeu ici et nous ne pouvons pas faire semblant de ne pas voir quelle est la réalité sur le terrain et nous soucier moins des jeunes gens abandonnés à leur propre sort pendant que chaque partie s’attelle à tirer son épingle du jeu au profit de la population en général.
Nous savons très bien que cette crise aura un impact direct sur les économies du monde entier et cela est également vrai pour les jeunes entrepreneurs africains qui travaillent dur sans le soutien véritable d’aucun gouvernement africain et ces derniers parcourent le monde pour réaliser simplement leurs rêves ou acquérir une meilleure éducation. Leurs rêves sont le moteur de l’économie panafricaine même si nos dirigeants ne prêtent pas attention à leur combat journalier. En tant qu’entrepreneur des médias, fondatrice de TROPICS MAGAZINE et du sommet d’affaires multilingue TROPICS BUSINESS SUMMIT qui positionne l’Afrique comme une terre d’investissement de premier plan, je me suis donné pour mission de me dresser contre toute forme d’injustice et j’en ai fait une mission de vie pour amener mes ami(es) entrepreneur(es) à relever les vrais enjeux et résoudre les vrais problèmes qui minent le quotidien de nos semblables.
L’Afrique est intégrée à l’économie mondiale, de sorte que l’impact de la guerre sur l’économie mondiale, comme nous l’avons vu dans les dernières nouvelles de dernière heure, affectera le monde entier. Par exemple, il existe d’importants accords commerciaux agricoles et éducatifs entre le continent africain et les quatre autres. La guerre en cours pourrait également affecter les chaînes d’approvisionnement, augmenter le coût des importations et affecter encore plus les moyens de subsistance des populations. Les entrepreneurs et les jeunes africains regardent les nouvelles avec consternation et restent vraiment préoccupés par le rôle que la Commission de l’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations Unies (ONU) joueront pour ramener la paix et protéger la société civile et, surtout, les étudiants, quels que soient leur race et leurs origines. C’est le moment de prouver que le plan directeur des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et le plan directeur de l’Agenda 2063 de la Commission de l’Union africaine ne sont pas que des slogans. J’espère sincèrement que vos bureaux respectifs aideront les jeunes leaders dans leur contribution à “L’Afrique que nous voulons” et, plus encore, ne “laisser personne de côté” puisque telles sont vos lignes directrices.
Aujourd’hui, il est plus qu’urgent pour l’Afrique d’investir dans ses propres infrastructures éducatives car il est inacceptable de voir des étudiants africains ridiculisés et maltraités hors de nos frontières alors qu’ils y vont pour accéder à une éducation dite de qualité et revenir (parfois) pour servir leur continent. Ce n’est pas parce que quelqu’un quitte son pays pour étudier à l’étranger qu’il devient moins qu’humain. Je suis consterné de voir que même en temps de guerre, certaines vies valent plus que d’autres et que certains médias prennent plaisir à filtrer l’actualité parce que certaines vies sont plus importantes que d’autres.
Je suis une “African DOer” et je n’ai jamais attendu qu’un système quelconque soutienne mes efforts ni ne me rende la pareille. Mon équipe et moi travaillions déjà d’arrache-pieds sur la structuration de la prochaine “Tropics Leadership Academy” au sortir de notre 5eme édition du TROPICS BUSINESS SUMMIT (www.tropicsbusinesssummit.com), depuis le mois d’octobre dernier, mais je pense qu’il reste encore beaucoup à faire.
Nous allons faire de cette institution une référence et un point focal pour tous les étudiants NOIRS et surtout AFRO-CARIBÉENS à la recherche d’un enseignement de qualité comme d’un cursus universitaire basé dans un ou plusieurs pays africains et assurer ainsi la proximité dans son format hybride (en ligne comme en présentiel). Tout comme l’éducation est un droit fondamental, toutes les vies sont égales et se valent. Si l’Ukraine et la Pologne et leurs sbires n’ont toujours pas compris ce principe de base, il appartient aux entrepreneurs partout sur le continent africain et dans la diaspora, de cesser d’être spectateurs et fanatiques de tweets enflammés.
L’entrepreneuriat consiste aussi à apporter des solutions concrètes aux vrais défis de notre ère. Ma réaction au traitement des étudiants noirs en Ukraine n’est pas de pleurnicher ni de publier un statut car c’est ce qui est actuellement à la mode sur les réseaux sociaux. J’ai vécu trois guerres dans mon pays le Congo-Brazzaville donc personne ne peut m’en parler. J’ai perdu mon unique frère aîné et ma grand-mère maternelle en fuyant et j’ai vu comment les balles passaient à côté de moi et prenaient des vies à 50 cm de moi. Malheureusement, la décision de s’engager dans la guerre est prise uniquement autour d’une table constituée d’hommes de pouvoir et, au final, ce sont les femmes et les enfants qui subissent les conséquences de leurs décisions par la suite.
Mon arme personnelle est l’éducation, la sensibilisation et l’éveil des mentalités, rien d’autre. Je persiste et signe que nous allons créer nos propres universités et marquez mes mots, il viendra un moment où les gens devront venir se former chez nous, sur le sol africain, car une chose est sûre : l’Afrique EST le berceau de l’humanité. Personne ne peut nous retirer ce titre et ce fait scientifique, et la génération Y ainsi que la génération Z devraient en être conscientes.
Depuis trois mois, l’équipe Tropics travaille au lancement de notre Leadership Academy. Quiconque est intéressé à s’impliquer et souhaite donner un coup de main ou apporter des ressources sur la table, devrait nous suivre – le moment des annonces viendra en octobre 2022 – nous espérons vous compter parmi nos invités de marque.
Avec la contribution de chacun où il se trouve et agit, nous pouvons faire notre part, mais ensemble, nous sommes capables de transformer l’Afrique et le monde. Toute la cohorte de jeunes “African DOers” croit fermement en cet idéal aujourd’hui plus que jamais.
Vénicia Stelle Guinot
President & Founder, TROPICS GROUP OF COMPANIES
Executive Chair, TROPICS BUSINESS SUMMIT
7x Awards-Winning Serial Entrepreneur & Chief Editor, TROPICS MAGAZINE
Global Advisor, CHAMBER OF COMMERCE LUXEMBOURG – CAPE VERDE (CCLCV)